GRAMMAIRE
FONDAMENTALE DE LA LANGUE INTERNATIONALE IDO
Un
guide concis de cette langue internationale pratique qui a été mise au point
par des linguistes et des scientifiques et qui peut être utilisée par toute
personne désirant communiquer au-delà des barrières linguistiques de la façon
la plus facile et la plus économique.
Table
des matières
1.
Introduction
2.
Grammaire fondamentale
3.
Pour plus de renseignements
4.
La barrière linguistique / La linguala barilo
La
langue internationale qu’est l’ido a été mise au point par des linguistes et
des scientifiques, entre autres le philosophe et mathématicien Louis Couturat
et le philologue Otto Jespersen. Il s’agit d’une langue à la fois écrite et
parlée. Cette langue a été mise à l’épreuve de l’usage pratique dans la
correspondance et dans des centaines de livres et de revues. Elle a également
été utilisée pour des réunions de vacances et des colloques où des gens venant
de nombreux pays différents ont été à même de discuter d’une grande variété de
sujets directement les uns avec les autres.
Cette
langue éminemment pratique et facile est bel et bien remarquable. Et pourtant,
son existence est méconnue, en partie à cause du scepticisme de ceux qui ont du
mal à croire qu’une telle chose soit possible et qui sont déterminés à ne pas
permettre que leur opinion préconçue soit bouleversée s’ils prenaient
connaissance des preuves. Le fait que l’ido ait réalisé tout ce qu’il a réalisé
à ce jour est un témoignage rendu à ceux qui ont refusé de se laisser dissuader
par les cris de « C’est impossible » ou « Ça ne marchera
jamais ». Cette brochure a pour but non seulement de démontrer (pour le
bénéfice des personnes à l’esprit ouvert) que l’ido est pratique, mais aussi
d’aider à le faire connaître.
L’alphabet de l’ido est le même qu’en
français : abcdefghijklmnopqrstuvwxyz.
Par
conséquent, il ne contient que des lettres que l’on retrouve généralement sur
les claviers (souvent à côté d’autres lettres) dans de nombreux pays. Il n’y a
pas de lettres accentuées; on peut donc taper des textes en ido, les envoyer
par télex ou les transférer entre divers ordinateurs et programmes sans la
moindre difficulté.
Les
voyelles a e i o u se prononcent à
peu près comme en italien ou en espagnol, ou approximativement comme
suit : a comme dans rare, e
comme dans bonté, i comme dans livre, o comme dans repos
et u comme dans rouge.
Il
y a deux diphtongues : au qui se
prononce « aw » et (dans quelques mots) eu qui se prononce comme les voyelles e et u en succession
rapide.
Parce qu’il n’y a pas beaucoup de voyelles, la prononciation exacte de celles-ci est moins cruciale que dans certaines langues où les voyelles et les diphtongues sont nombreuses et les distinctions plus subtiles. La prononciation exacte de chaque voyelle est moins importante en ido que le fait de rendre chacune d’elles clairement reconnaissable.
La
plupart des consonnes se prononcent comme en français. Cependant, le c se prononce toujours ts comme dans tsé-tsé, le g est
toujours dur comme dans garde, l’h n’est jamais muet, l’s se prononce comme dans salle (jamais « z » comme dans
prise) et l’x se prononce comme dans expert.
Le digramme ch se prononce
« tch » comme dans tchèque et
sh « ch » comme dans chat; qu se prononce comme dans quoi.
Accent d’intensité. Tous les mots de plus d’une syllabe sont
accentués sur l’avant-dernière syllabe, sauf les infinitifs qui sont accentués
sur la dernière syllabe.
Par
exemple : lIbro, sImpla, Apud, grAnda,
pardOno, avErtas, mashIno,
trovEbla.
Les
infinitifs se terminent tous par la syllabe –ar, qui prend l’accent : trovAr, parolAr, studiAr.
Dans d’autres mots où la dernière voyelle est immédiatement précédée d’un i ou d’un u, ces deux voyelles sont traitées comme formant une seule syllabe.
Par exemple, studias et linguo se prononcent stUdias et lInguo.
L’article défini (« le »,
« la » ou « les » en français) est la, comme dans la ponto
(le pont) et la lagi (les lacs). Il
n’y a pas d’article indéfini (un ou une en français). Donc, navo veut dire navire ou un navire,
selon le contexte. Dans certaines langues telles que le russe, il n’y a pas
d’articles du tout, alors la rétention d’un seul article en ido représente un
compromis raisonnable entre les langues qui, telles le français, ont plusieurs
articles et celles qui n’en ont pas. Le mot la
est invariable, comme l’article « the » en anglais mais à la
différence des mots correspondants en français, en allemand, en italien et en
espagnol. Il n’y a pas non plus de genre grammatical en ido, et par conséquent
il n’est pas nécessaire d’apprendre si un mot est masculin ou féminin.
Le
vocabulaire de l’ido est basé sur
celui des principales langues européennes : le français, l’anglais,
l’allemand, l’italien, le russe et l’espagnol. En général, chaque mot est basé
sur le plus grand nombre de ces langues possible, si bien que de nombreux mots
en ido sont reconnaissables aux résidants de nombreux pays différents.
Dans
la majorité des cas, la terminaison d’un mot indique à quel type de mots (ou
partie du discours) celui-ci appartient, et il est donc facile de discerner la
structure des phrases. La racine de chaque mot (la partie à laquelle s’ajoute
la terminaison) ne varie jamais. Certains mots, tels que les prépositions, les
conjonctions et certains adverbes, n’ont pas de terminaisons particulières. Par
exemple : en = dans, sur = sur, se = si.
Les noms communs au singulier finissent en
–o : domo = maison; nubo =
nuage; libro = livre; ucelo = oiseau; urbo = ville.
On
forme le pluriel des noms en remplaçant le -o
final par un –i : domi = maisons; libri = livres; flori =
fleurs; repasti = repas (pluriel).
Les
adjectifs finissent en –a : bona = bon ou bonne; granda
= grand ou grande; vera = vrai ou
vraie; simpla = simple; saja = sage; forta = fort ou forte.
On
forme les comparatifs et les superlatifs en employant les mots plu, min,
maxim et minim. Par exemple : plu
forta = plus fort(e) et min forta
= moins fort(e). De la même façon, maxim
granda = le (la) plus grand(e) ou le (la) plus gros(se), alors que minim saja = le (la) moins sage.
On
dérive principalement les adverbes
des adjectifs en changeant leur terminaison en –e : simple =
simplement; vere = vraiment; bone = bien; rapide = rapidement.
L’adjectif
est invariable, comme en anglais. On peut le placer soit avant (comme c’est
habituellement le cas en anglais) ou après (comme c’est habituellement le cas
en français) le nom qu’il qualifie. Par exemple : reda floro ou floro reda,
granda tablo ou tablo granda, nova libri
ou libri nova, granda domi ou domi granda.
Le
verbe ne s’accorde pas avec le
sujet; quels que soient le nombre ou la personne de celui-ci, le verbe reste
invariable.
Les verbes à l’infinitif finissent en –ar :
kantar = chanter; skribar = écrire; vidar = voir; flugar =
voler.
On
forme le présent en remplaçant -ar
par –as : vidas = vois ou voit ou voyons ou voyez ou voient; lernas = apprends ou apprend ou
apprenons ou apprenez ou apprennent; trovas
= trouve ou trouves ou trouvons ou trouvez ou trouvent.
On
forme le passé à l’aide de la terminaison –is :
vidis = ai vu ou as vu ou a vu ou
ayons vu ou ayez vu ou aient vu (ou vis, vit etc.); kantis = ai chanté ou as chanté ou a chanté ou ayons chanté ou ayez
chanté ou ont chanté (ou chantai, chantas etc.); movis = ai bougé ou as bougé ou a bougé ou ayons bougé ou ayez
bougé ou ont bougé (ou bougeai, bougeas etc.).
On
forme le futur à l’aide de la terminaison –os :
vidos = verrai ou verras ou verra ou
verrons ou verrez ou verront; trovos
= trouverai ou trouveras ou trouvera ou trouverons ou trouverez ou trouveront.
Le
conditionnel emploie la terminaison –us,
de même que l’imparfait subordonné au conditionnel : il venus se il povus
= il viendrait s’il le pouvait.
La
terminaison de l’impératif est –ez :
venez! = venez!; irez! = allez!; ni irez =
allons.
La
terminaison -anta désigne un
participe présent actif : fluganta
uceli = des oiseaux volant; persono
skribanta letro = une personne écrivant une lettre; kantanta puerino = une fillette chantant.
L’emploi
des lettres a, i et o pour indiquer le
présent, le passé et le futur, comme dans les terminaisons as, is et os, s’applique également aux participes
actifs et passifs. La terminaison -inta
sert à former le participe passé actif :
fluginta uceli = des oiseaux qui ont volé;
hundo dorminta = un chien qui a dormi.
De
la même façon, la terminaison -onta
produit le participe futur actif :
stono falonta = une pierre qui va tomber;
la puerino kantonta = la fillette qui va chanter.
La
terminaison -ata donne le participe
présent passif :
letro skribata = une lettre (qui est) en train d’être écrite;
vorto kantata = un mot (en train d’être) chanté.
La
forme passée a pour terminaison –ita :
letro skribita = une lettre (qui a été) écrite;
lavita vesti = des vêtements lavés;
celita klefo = une clé cachée;
libro perdita = un livre perdu.
La
forme future finit en –ota : letro skribota = une lettre (qui sera)
écrite; la jetota bulo = la balle
devant être jetée.
Ne
jamais employer « avoir » ou « être » (comme on le fait en
français) en tant qu’auxiliaires pour former des temps de verbe.
Ni esas vidata = nous sommes vus.
Ni esas vidita = nous avons été vus (littéralement, « nous sommes
ayant-été-vus »).
Ni vidis la kato = nous avons vu le chat, ou nous vîmes le chat.
Ni esas trovota = nous serons trouvés, ou nous allons être trouvés.
Ni esis salvata da nia hundo = nous étions (en train d’être) sauvés par
notre chien.
Ni esis (ja) salvita = nous avions été sauvés, ou nous étions (déjà) sauvés.
On
met un verbe actif à la voix passive en employant le suffixe es entre la racine et la terminaison
verbale requise.
Par
exemple, vidas veut dire
« voit (ou vois etc.) », mais videsas (vid-es-as) veut dire « est vu ». Par conséquent,
une façon différente et plus courte de dire ni
esas trovota est ni trovesos =
nous serons trouvés. De la même façon, ol
trovesis = il (chose) a été trouvé.
Le
suffixe -ab- est employé avec le
verbe en tant que substitut facultatif pour des formes équivalentes et plus
longues finissant en -inta et est
précédé de la forme appropriée du verbe esar
(être). Les exemples suivants le démontrent :
skribabis (sbrib-ab-is) = esis skribinta = avait écrit (ou avais
écrit etc.); vendabos (vend-ab-os) =
esos vendinta = aura vendu; vidabas
(vid-ab-as) = esas vidinta = a vu (« est ayant vu »).
Les
principaux pronoms personnels
sont :
me
– je, me, moi
tu
– tu, te, toi
vu
– vous (singulier)
ilu ou il – il, le, lui
elu ou el – elle, la, lui
olu ou ol – il ou elle, le ou la,
lui (en parlant d’une chose)
lu
– il ou elle, le ou la, lui (personne ou chose)
ni
– nous
vi
– vous (pluriel de « vu »)
li
– ils ou elles, les, leur (pluriel de « lu »)
onu ou on – on
su
– se, soi-même, lui-même, elle-même (personne ou chose), eux-mêmes,
elles-mêmes.
Remarquer
que me veut dire à la fois « je »
et « moi », tout comme le français n’a pas deux mots différents pour
dire « nous » selon que celui-ci est sujet ou objet. Les formes
entières des pronoms il, el, ol sont ilu, elu, olu, mais les formes courtes
sont souvent employées. Lu est très
utile dans les situations où nous devrions autrement dire il od el (il ou elle) puisque ce pronom recouvre les deux
possibilités. Le pronom réflexif su
est employé lorsque l’objet est la même personne ou la même chose que le sujet.
Par
exemple : el vidis su = elle
s’est vue.
On
forme les adjectifs et pronoms
possessifs en ajoutant la terminaison a
aux pronoms personnels (à la forme entière dans le cas de ilu, elu, olu). Les principaux sont :
mea
– mon, ma, mes, le mien, la mienne, les miens, les miennes
vua
– votre, vos, le vôtre, la vôtre, les vôtres (singulier)
ilua
– son, sa, ses, le sien, la sienne, les siens, les siennes (appartenant à un
homme)
elua
– son, sa, ses, le sien, la sienne, les siens, les siennes (appartenant à une
femme)
olua
– son, sa, ses, le sien, la sienne, les siens, les siennes (appartenant à une
chose)
lua
– son, sa, ses, le sien, la sienne, les siens, les siennes (appartenant à un
homme, une femme ou une chose)
nia
– notre, nos, le nôtre, la nôtre, les nôtres
via
– votre, vos, le vôtre, la vôtre, les vôtres (pluriel)
lia
– leur, leurs, le leur, la leur, les leurs
onua
– de quelqu’un (appartenant à une ou des personnes non précisées)
sua
– son ou sa ou leur propre, ses ou leurs propres, le sien, la sienne, les
siens, les siennes, le leur, la leur, les leurs (appartenant en propre à un
homme, une femme ou une chose ou à des hommes, des femmes ou des choses).
Par
exemple :
ilu havas elua libro = il a son livre (à elle);
ol esas certe elua = il (chose) est certainement le sien (à elle);
nia kato e vua hundo esas en mea domo = notre chat et votre chien sont dans ma
maison.
Dérivation. On peut changer tout adjectif en adverbe en
remplaçant le -a final par un -e. De la même façon, on peut obtenir un
nom à partir de n’importe quel verbe (à l’aide de la terminaison nominale o), pour désigner l’action
correspondante.
Par
exemple, de vidar (voir) nous
obtenons vido = le fait de voir, ou
la vue.
De
dankar (remercier) nous obtenons danko = le fait de remercier, ou des
remerciements (ou merci).
De
promenar (se promener) nous obtenons promeno = le fait de se promener, ou une
promenade.
De
kurar (courir) nous obtenons kuro = le fait de courir, ou une course.
Ce
nom peut parfois être traduit par un infinitif seul. Par exemple : kuro esas plezuro = courir est un
plaisir.
On
peut changer un adjectif en nom en employant la terminaison –o, le sens du nom étant alors une
personne ou une chose qui possède cette qualité. Par exemple, de giganta (gigantesque) nous obtenons giganto = un géant; de bela (beau ou belle) nous dérivons belo (une beauté).
De
la même façon, de parolanta (parlant)
nous obtenons parolanto = un orateur
(ou oratrice), ou une personne qui parle en ce moment; de sequanta (suivant) nous dérivons sequanto = un ou une disciple; et de employata (employé) nous obtenons employato = un employé ou une employée.
Quand
une racine nominale reçoit la terminaison a,
l’adjectif qui en résulte a le même sens. Deux exemples feront comprendre ce
principe. Ainsi, à partir du nom commun papero
(papier), l’adjectif papera décrit
quelque chose qui est fait de papier, comme dans papera chapelo = chapeau de papier ou en papier. De la même façon,
à partir de metalo (métal) nous
obtenons metala (de métal), comme
dans metala taso = tasse de métal ou
en métal.
Il
arrive plus souvent que les adjectifs soient formés à partir de noms par
l’ajout d’un suffixe. Le suffixe tout usage servant à former un adjectif est -al-, qui est placé entre la racine et la
terminaison adjectivale -a.
Par
exemple, de naturo nous obtenons naturala et de papero nous obtenons paperala
comme dans paperala industrio =
industrie papetière.
De
la même façon, de lego (loi) nous
dérivons legala = juridique (qui
concerne la loi) et de manuo (main)
nous obtenons manuala = manuel(le) ou
à la main.
On
peut également employer le suffixe al
avec une racine verbale, comme dans edukala
= éducatif ou éducative (de edukar =
éduquer).
On
peut dériver un verbe d’un adjectif en employant un suffixe approprié, tel que
-ig-.
Par
exemple, de mola (mou ou molle) nous
obtenons moligar = amollir.
De
la même façon, de intensa (intense)
nous obtenons intensigar =
intensifier.
De
varma (chaud ou chaude) nous obtenons
varmigar = chauffer (rendre quelque
chose chaud).
Comparer
avec varmeskar = devenir chaud.
Remarquer
qu’on doit toujours employer un suffixe; on ne peut pas dire
« varmar », ce qui serait ambigu (et illogique).
Pour
dériver un verbe d’un nom on doit employer le suffixe approprié, selon le sens
que l’on désire donner au verbe. Dans une langue internationale il est
essentiel de faire en sorte que le sens soit clair, puisque différentes langues
donnent des sens différents (et parfois plus d’un sens) aux verbes dérivés de
noms (par exemple, le verbe français « foudroyer »).
Ainsi,
à partir du nom martelo (marteau)
nous employons le suffixe -ag- (qui
indique une action) afin d’obtenir le verbe martelagar
= marteler. Cela veut dire également que nous pouvons ensuite dériver le mot martelago = le fait de marteler, ou
martelage.
De
la même façon, nous ne pouvons pas changer le nom salo (sel) en verbe simplement en substituant une terminaison
verbale, mais nous devons inclure un suffixe tel que -iz- (indiquant le fait d’ajouter une chose à une autre) afin
d’obtenir salizar = saler (ajouter du
sel à).
Puisqu’on
peut créer un adverbe d’un adjectif et un adjectif d’un nom, on peut également
créer un adverbe à partir d’un nom.
Par
exemple, de hemo (foyer) nous
obtenons heme = chez soi.
De
la même façon, de nokto (nuit) nous
pouvons former nokte = de nuit, ou
pendant la nuit.
Le
fait de dériver une variété de mots à partir d’une seule racine est un élément
important de l’économie et de la flexibilité de l’ido. Ainsi, de la racine skrib- (verbe skribar = écrire) nous pouvons dériver skribo qui veut dire « écriture » (l’acte d’écrire), skribado (le fait d’écrire de façon
prolongée), skribilo (un instrument
servant à écrire, quel qu’il soit), skribesos
(sera écrit ou écrite), skribala
(l’adjectif), skribita (écrit ou
écrite), skriburo (un écrit,
c’est-à-dire quelque chose d’écrit) et ainsi de suite.
On
peut former librement des mots composés.
Le dernier élément de la combinaison est l’élément principal pour ce qui est de
déterminer le sens, alors que l’élément qui précède ne fait que modifier le
sens.
Par
exemple, skrib-tablo désigne un genre
de table (une table à écrire, autrement dit un bureau). De la même façon, vapor-navo = paquebot (litt.
« navire à vapeur »), vid-punto
= point de vue, kristal-klara = clair
comme le jour (litt. « clair comme du cristal »), sub-mara = sous-marin (adjectif), amo-letro = lettre d’amour, te-taso = tasse à thé, mar-salo = sel de mer.
L’usage
du trait d’union est facultatif mais utile, car il est ainsi plus facile de
discerner la structure des mots composés : vidpunto et vid-punto
sont également valides.
L’emploi
de la lettre o entre deux noms reliés
est facultatif, mais recommandé lorsque cela facilite la prononciation. Par
conséquent, mar-salo et maro-salo sont également valides, tout
comme vid-punto et vido-punto, mais letro-buxo doit être préféré à « letr-buxo ».
Remarquer
qu’on ne peut employer les noms sans modification comme si ceux-ci étaient
également des adjectifs. Par conséquent, sel
de mer ne doit pas être traduit par « maro salo », mais doit être
traduit soit par un seul mot, mar-salo
ou maro-salo, soit en employant
l’adjectif « marin » (marala)
comme dans marala salo, ou en
employant la préposition « de » (di)
comme dans salo di maro. De la même
façon, « lettre d’amour » est letro
di amo ou amo-letro, mais non
« amo letro ».
L’ordre des mots est semblable à celui
que l’on retrouve en français, avec quelques exceptions. Les adjectifs peuvent
précéder ou suivre le nom qu’ils qualifient. En général, les adjectifs courts
précèdent le nom et les adjectifs longs le suivent, mais cela n’est pas obligatoire.
Les adverbes peuvent être placés n’importe où, du moment que le sens de la
phrase est clair.
Le
sujet précède généralement le complément d’objet direct, mais si cet ordre est
inversé, on doit signaler ce fait en ajoutant la lettre n au complément d’objet direct.
Par
exemple, la hundo chasas la kato (le
chien pourchasse le chat),
mais
la hundon chasas la kato (le
chat pourchasse le chien);
la viro qua vidas el (l’homme qui la voit),
mais
la viro quan el vidas (l’homme
qu’elle voit).
Le
complément d’objet indirect est toujours indiqué par l’emploi d’une
préposition.
Par
exemple, el donis la buxo ad il =
elle lui a donné la boîte (litt. « elle a donné la boîte à lui »).
Ne
pas imiter la structure de la phrase française, qui souvent n’emploie pas de
préposition pour distinguer le complément d’objet indirect du complément
d’objet direct.
On
transforme une assertion en question non en changeant l’ordre des mots, mais en
faisant commencer la phrase par le mot ka.
Par
exemple, la treno esis hike = le train
était ici, mais
ka la treno esis hike? = le train était-il ici?
Quelques
autres termes interrogatifs sont : kande (quand), quale
(comment), ube (où) et quo (quoi).
Par
exemple, ube nun esas la treno? ou ube la treno esas nun? = où est le train
maintenant?
Les préfixes et les suffixes sont très importants et donnent beaucoup de flexibilité à
la langue. Les plus utiles apparaissent sur la liste qui suit. Quelques-uns
d’entre eux sont en fait des mots ordinaires qui, pour cette raison, sont
également employés seuls (tels que ne
= ne… pas), mais la plupart sont de véritables préfixes ou suffixes et on ne
peut les employer qu’en tant que tels, et non comme des mots distincts.
Préfixes
des- dénote ce qui est directement contraire : des-agreabla = désagréable; des-facila = difficile; des-avantajo = désavantage.
dis- dénote une séparation : dis-ruptar
= perturber; dis-semar = disséminer,
éparpiller.
ex- ex-, feu, à la retraite : ex-prezidanto;
ex-oficiro.
mi- mi-, demi-, semi- : mi-horo
= demi-heure; mi-cirklo =
demi-cercle.
mis- dénote une mauvaise action : mis-pronuncar = prononcer de travers; mis-uzo = mal employer.
ne- in-, im-, ir-, il-, non- : ne-posibla
= impossible; ne-populara
=impopulaire.
par- est employé avec une racine verbale pour dénoter une action complète
ou approfondie : par-lektar =
lire en entier.
pre- pré-, avant : pre-dicar
= prédire; pre-nomo = prénom.
pseudo- pseudo-, faux : pseudo-religioza
= pseudo-religieux.
retro- rétro-, vers l’arrière (employé avec une racine
verbale) : retro-irar =
retourner, rétrograder; retro-tirar =
retirer, tirer vers l’arrière.
ri- dénote une répétition (employé avec une racine verbale) : ri-facar = refaire; ri-elektar = réélire.
sen- sans : sen-denta
= édenté; sen-avantaja = sans avantage.
stif- beau- ou belle- : stif-matro = belle-mère (épouse du père).
vice- vice- : vice-prezidanto
= vice-président.
Suffixes
-ach- confère un sens défavorable ou
péjoratif : hund-acho = cabot; infant-acho = sale gosse; dom-acho = taudis.
-ad- indique une action répétée ou
continue (ajouté à une racine verbale) : de frapar = frapper, frap-adar
= frapper à plusieurs reprises, frap-ado
= une raclée; parolado = un discours.
-ag- est la racine du mot ag-ar (faire, agir) et est employé avec
des noms (particulièrement des noms d’outils) afin de former des verbes
signifiant le fait d’agir avec cet outil : de martelo (marteau), martel-agar
= marteler.
-aj- (ajouté
à un adjectif ou à un nom) dénote quelque chose qui possède la qualité ou
qui est fait du matériau indiqués : bel-ajo
= bel objet; metal-ajo = quelque
chose qui est fait de métal; (ajouté à un
verbe transitif ou à la fois transitif et intransitif) indique l’objet de
l’action : send-ajo = un envoi
(c’est-à-dire quelque chose qui est envoyé); drink-ajo = une boisson; dic-ajo
= une parole; (ajouté à un verbe
intransitif) signifie quelque chose qui agit de la même façon que le
verbe : bril-ajo = quelque chose
qui brille; exist-ajo = quelque chose
qui existe.
-al- se rapportant à : nacion-ala = national; autun-ala = automnal; natur-ala = naturel; manu-ala = manuel.
-an- si on forme un nom, dénote un
membre, un habitant ou un adhérent : senat-ano
= sénateur; klub-ano = membre d’un
club; vilaj-ano = villageois; si on
forme un adjectif (le plus souvent avec un nom de pays), on l’emploie pour
indiquer l’appartenance : japoniana
= japonais; nederlandana =
hollandais.
-ar- dénote une collection ou un groupe
d’objets ou de personnes : hom-aro
= humanité; libr-aro = bibliothèque,
collection de livres; har-aro =
chevelure; muton-aro = troupeau de
moutons.
-ari- indique l’objet d’une action ou la
personne qui reçoit celle-ci : pag-ario
= personne à qui l’on paie, bénéficiaire.
-atr- comme : metal-atra = métallique, semblable à du métal; blu-atra = bleuâtre.
-e- couleur de, de couleur : or-ea = doré; oranj-ea = (de couleur) orange.
-ebl- -able, -ible : drink-ebla = buvable; lekt-ebla = lisible; kred-ebla = crédible.
-ed- -ée, le contenu de : pinch-edo = une pincée; glas-edo = un verre (de).
-eg- extrêmement, beaucoup, très
grand : pluv-egar = pleuvoir à
verse; pluv-ego = pluie torrentielle;
rich-ega = extrêmement riche; dom-ego = manoir.
-em- qui a tendance à (ajouté à une
racine verbale) : labor-ema =
industrieux; atak-ema = agressif; parol-ema = bavard.
-end- quelque chose à faire ou qui doit
être fait : pag-enda = payable,
qui doit être payé; problemo solv-enda
= un problème qui doit être résolu.
-er- une personne, ou parfois un animal
ou une chose, qui fait quelque chose habituellement mais non
professionnellement (ajouté à une racine verbale) : fum-ero = fumeur; klim-ero = grimpeur; rept-ero
= reptile; kant-ero = chanteur.
-eri- un établissement : distil-erio = distillerie; bak-erio = boulangerie.
-es- dénote un état ou une qualité (en
tant que racine du verbe esar,
être) : bel-eso = beauté; infant-eso = petite enfance; malad-eso = maladie.
-esk- commencer à, devenir : dorm-eskar = s’endormir; rich-eskar = s’enrichir; sid-eskar = s’asseoir (commencer à être
assis).
-esm- adjectifs numéraux ordinaux : un-esma = premier; du-esma = deuxième ou second.
-estr- chef : urb-estro = maire; post-estro
= maître de poste; nav-estro =
capitaine (de vaisseau).
-et- diminutif : river-eto = ruisseau; libr-eto = brochure ou plaquette; pluv-etar = bruiner; humid-eta = légèrement humide.
-ey- un endroit pour quelque chose ou
pour faire quelque chose : kaval-eyo
= écurie; lav-eyo = salle de
toilette; koqu-eyo = cuisine.
-id- descendant : Izrael-ido = israélite.
-ier- (1) caractérisé par : kaval-iero = cavalier; (2) un arbre ou
une plante qui produit le fruit, etc. indiqué : pom-iero = pommier; (3) un support : kandel-iero = chandelier.
-if- indique le fait de produire ou de
générer quelque chose : sudor-ifar
= suer; martel-if-isto = fabricant de
marteaux.
-ig-
rendre, ou transformer en : bel-igar
= embellir; petr-igar = pétrifier; larj-igar = élargir; korekt-igar = corriger.
-il- dénote un instrument ou un moyen de
réaliser une action (ajouté à une racine verbale) : bros-ilo = brosse; paf-ilo = arme; bar-ilo =
barrière; lud-ilo = jouet.
-im- fraction : du-imo = moitié; quar-imo
= quart.
-in- femelle ou de sexe féminin : spoz-ino = épouse; aktor-ino = actrice; kaval-ino
= jument.
-ind- qui mérite d’être, qui est digne
de : respekt-inda = respectable;
laud-inda = digne d’éloges.
-ism- dénote un système, une doctrine ou
une croyance : social-ismo =
socialisme; katolik-ismo =
catholicisme; real-ismo = réalisme.
-ist- dénote une personne qui exerce un
métier ou une profession : dent-isto
= dentiste; kant-isto = chanteur
professionnel; également, une personne qui adhère à un parti ou à une
doctrine : elit-isto = élitiste.
-iv- capable de, qui peut faire quelque
chose (ajouté à une racine verbale) : instrukt-iva
= instructif; konvink-iva =
convaincant.
-iz- munir de ou mettre : arm-izar = armer; kron-izar = couronner; butr-izar
= beurrer (mettre du beurre sur).
-op- tant à la fois : quar-ope = quatre à quatre, quatre à la
fois.
-opl- le fait de multiplier : du-opla = double; tri-opla = triple.
-oz- rempli de, contenant : joy-oza = joyeux; por-oza = poreux; kuraj-oza
= courageux.
-ul- mâle ou de sexe masculin : spoz-ulo = mari; kat-ulo = matou.
-ur- résultat ou produit d’une action
(ajouté à une racine verbale) : pikt-uro
= peinture; skult-uro = sculpture; apert-uro = ouverture.
-uy- un contenant : violin-uyo = étui à violon; sigar-uyo = étui à cigares.
-yun- petit d’un animal : bov-yuno = veau; kat-yuno = chaton.
L’élision est surtout utile en poésie,
laquelle est très abondante en ido. Le -a
final de l’adjectif peut être omis (par ex. bon
au lieu de bona, nacional au lieu de nacionala)
et le -as final du temps présent du
verbe peut être élidé (par ex. dank
au lieu de dankas). Dans les textes
ordinaires, par contre, le cas que l’on rencontre le plus communément est
l’emploi de es au lieu de esas (= suis, es, est, sommes, êtes,
sont) puisque ce mot est employé si souvent et que la forme courte est commode.
(Quelques autres mots, tels que certains pronoms, ont également des formes
courtes, comme mentionné plus haut ainsi que dans les dictionnaires.)
On
forme les nombres de la manière
démontrée par les exemples suivants : un,
du, tri, quar, kin, sis, sep, ok, non, dek; dek-e-un (onze), dek-e-du
(douze), dek-e-tri (treize), dek-e-quar (quatorze)… dek-e-non (dix-neuf); duadek (vingt), duadek-e-un (vingt et un), duadek-e-du
(vingt-deux)…; triadek (trente)... quaradek-e-kin (quarante-cinq); ... cent (cent), ... sepacent-e-duadek-e-sis (sept cent vingt-six); mil (mille). Remarquer l’emploi de la lettre a pour relier les nombres qui sont multipliés ensemble (comme dans duadek pour vingt, c’est-à-dire deux
fois dix) et l’emploi de -e- pour
relier les nombres qui sont ajoutés afin de créer le nombre plus grand que l’on
doit exprimer.
Les
personnes qui aimeraient soutenir le travail consistant à répandre l’usage de
l’ido sont invitées à se joindre à leur société nationale, ou à l’Union
internationale pour la langue internationale ido, ou aux deux, ainsi qu’à
s’abonner à l’une des petites revues qui tiennent les personnes intéressées au
courant des faits nouveaux. On peut obtenir plus de renseignements auprès de la
société suivante et auprès de sociétés similaires ou de représentants de l’ido dans
d’autres pays.
The International Language (Ido)
Society of Great Britain
(société pour la langue internationale [ido] de Grande-Bretagne)
Secrétaire
et trésorier honoraire (à qui on peut envoyer les demandes de renseignements
concernant l’adhésion ainsi que les cotisations) :
David Weston, 24 Nunn Street, Leek, Staffs. ST13 8EA.
Directeur du service des livres (auprès de qui on peut obtenir le prix
courant des publications, et qui peut également fournir des détails concernant
les abonnements) :
Terry Minty, 44 Woodville Road, Cathays, Cardiff CF2
4EB.
LA BARRIÈRE LINGUISTIQUE
LA LINGUALA BARILO
La
diversité des langues existant dans le monde contribue beaucoup à la richesse
culturelle de l’humanité. Cette diversité présente cependant un obstacle à la
compréhension entre les peuples.
La
diverseso di lingui en la mondo kontributas multe a la kulturala richeso di
homaro. Ol prizentas, tamen, obstaklo a kompreno inter populi.
Sans
perdre l’avantage que représente le grand nombre de langues nationales, nous
pouvons franchir les barrières qui en résultent à l’aide d’une langue
internationale dont l’usage est réservé aux occasions où les personnes n’ont en
commun aucun autre moyen de communication.
Sen
perdar la avantajo di multa nacionala lingui, ni povas transirar la rezultanta
barili per internaciona linguo qua es rezervata por uzo nur kande personi havas
nula altra komuna moyeno di komuniko.
Des
nombreuses propositions en faveur d’une telle langue, la plus pratique est
celle qui a été choisie par la Délégation pour l’adoption d’une langue
auxiliaire internationale et mise au point au cours de nombreuses années de
travail.
Di
multa propozi por tala linguo, la maxim praktikala es ta selektita da la
Delegaciono por la Adopto di Auxiliara Linguo Internaciona e developita dum
multa yari de laboro.
Les renseignements de base concernant cette langue remarquable qu’est l’ido se trouvent dans cette brochure. Nous avons également inclus deux dictionnaires.
La
bazala detali di ca remarkinda linguo (Ido) es trovebla en ca libreto. Anke inkluzita es du vortari.
On invite le lecteur à n’acquérir d’abord que la connaissance nécessaire afin de comprendre cette langue. Bientôt, vous découvrirez le plaisir de faire des progrès rapides et peut-être voudrez-vous correspondre avec une personne vivant dans un autre pays. Nous savons que l’ido marche. Maintenant, vous aussi pouvez l’essayer.
La
lektanto es invitata unesme nur ganar la savo necesa por komprenar ca linguo.
Balde vu deskovros la plezuro di rapida progreso e forsan vu volos korespondar
kun ulu en altra lando. Ni savas ke Ido funcionas. Nun vu povas probar ol.
L’ido
est une clé qui ouvre la porte vers un monde plus vaste.
Ido
es klefo qua apertas la pordo a plu vasta mondo.
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